Biographie
Claudio Casparrino (1975) est un photographe argentin spécialisé dans les problématiques sociales liées à la terre et au travail. Son intérêt pour la photographie date de ses premières années d’études à la Faculté des sciences économiques de l’Université de Buenos Aires (FCE-UBA). Dans ces deux domaines d’activité, développés simultanément, il a centré son travail sur les problèmes sociaux et économiques du développement périphérique latino-américain. Il a poursuivi cette perspective dans son mémoire de master en économie politique à la Faculté latino-américaine des sciences sociales (FLACSO), consacré à la relation entre les processus économiques et les violations des droits humains.
Son activité dans des institutions de développement économique (ministères de l’Économie et de l’Industrie, Institut national de technologie industrielle) et de droits humains (Centre international pour la promotion des droits de l’homme – Centre UNESCO) s’est combinée avec l’enseignement (universités nationales de Buenos Aires, d’Avellaneda et Université Populaire des Mères de la Place de Mai) et la recherche en sciences sociales (Centre culturel de la coopération, Centre d’économie et finances pour le développement de l’Argentine, Conseil latino-américain des sciences sociales). La photographie a d’abord joué un rôle complémentaire à l’écriture scientifique et journalistique, avant de devenir un outil pour aborder les problématiques sociales auxquelles il s’intéressait.
En 1997, il a réalisé un travail de recherche sur le Mouvement des travailleurs sans terre du Brésil (MST). Ce matériau a servi de base à l’exposition photographique intitulée « Une longue marche pour la terre », présentée au siège du Mouvement pour la paix, la souveraineté et la solidarité (MOPASSOL) à Buenos Aires.
Ce travail a marqué le début d’un projet documentaire de long terme, composé de divers reportages, parmi lesquels :
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Communautés mapuche de Patagonie (1999)
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Paysans du Chaco travaillant le coton (1999)
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Pêcheurs artisans de Mar del Plata (2000)
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Marches syndicales de résistance au néolibéralisme (2000)
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Disparition de petits villages ruraux suite à la fermeture de lignes ferroviaires (2000)
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Travailleurs cubains dans la récolte de canne à sucre (2001)
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Marches nationales pour le droit des enfants (2001)
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Implantations de communautés aymaras dans la région andine (2004)
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Colonies de petits producteurs de tabac (2010)
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Communautés transhumantes de la province de Salta (2011)
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Migrations et genre (2019)
Concernant ce dernier projet, il a été invité à rejoindre l’équipe scientifique du « Projet Femmes et Frontières » (Fonds national de développement scientifique et technologique du Chili, FONDECYT) pour le reportage documentaire sur les communautés migrantes de la triple frontière andine (Chili, Pérou, Bolivie). Le projet s’est particulièrement concentré sur les dynamiques socio-économiques et les conflits de genre vécus par les femmes migrantes.
Ses essais photographiques ont été publiés dans des revues, ouvrages, documents de travail et sites journalistiques, scientifiques et spécialisés en photographie, notamment : Le Monde Diplomatique (éd. Cône Sud), le Périodico Acción, les revues Realidad Económica, Chúngara (anthropologie), Mambo Mag (photographie) et des Sciences Sociales de l’Université nationale de Quilmes, l’Agence Tierra Viva et le blog du Musée de l’immigration de l’État de São Paulo (Brésil). En 2024, son travail sur les femmes migrantes de la triple frontière andine a été publié dans l’ouvrage The Elementary Structuring of Patriarchy (Menara Guizardi ed. - Manchester University Press).
Dans une première phase, il a inclus la couleur dans son travail, avant de se consacrer au noir et blanc. Tous ses projets ont été réalisés à partir de techniques analogiques, privilégiant l’utilisation d’appareils manuels 35mm, d’objectifs fixes à courte focale (28mm et 50mm) et de pellicules de sensibilités variées pour s’adapter aux différentes conditions de lumière naturelle. Autodidacte, il a d’abord concentré sa formation sur la composition, avant de l’étendre aux techniques de développement et de tirage dans son laboratoire personnel à Buenos Aires, puis à Paris. En 2023, il a suivi un Atelier de laboratoire noir et blanc dispensé par le spécialiste Emilio Casabianca au Centre de recherche photographique historique argentin (CIFHA).
Aujourd’hui, il continue à articuler recherche en sciences sociales et travail documentaire.
Expositions
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2017 | “Perseverancias”, Université Nationale de la Province de Córdoba.
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2010 | “El campo”, Centre Culturel Konex, Buenos Aires.
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2004 | “La crisis argentina... Los nuevos sujetos sociales” (exposition collective), Galerie Kaleidoscope, Fribourg.
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1997 | “Una Larga Marcha por la Tierra” (Mouvement Sans Terre du Brésil), MOPASSOL, Buenos Aires.

Photo: Asja Caspari